Hormones de croissance : anecdotes et faits divers
La somatotrophine ou l’hormone de croissance est une hormone sécrétée par les cellules de l’hypophyse. Elle a pour fonction de stimuler, chez les vertébrés, la croissance et la reproduction cellulaire. En cas d’insuffisance de production d’une telle hormone, le sujet présentant cette déficience est de petite taille ou souffre de nanisme. Pour pallier ces dysfonctionnements de croissance, des traitements thérapeutiques ont développé avec la somatotrophine.
En France, nombreux sont ceux qui y font recours, pour de nombreuses raisons. L’usage de l’hormone de croissance a donc plus d’une fois défrayé la chronique. Nous vous présentons deux faits divers relatifs à cette hormone de croissance.
L’affaire des hormones de croissance
En 1992, un scandale médical lié aux hormones de croissance a donné lieu au premier procès de ce genre dans l’histoire de la France. En effet, entre janvier 1984 et juin 1985, des milliers d’enfants souffrant de retard de croissance ont été traités avec ces hormones.
Malheureusement, ces dernières étaient contaminées par le prion Creutzfeldt-Jakob, qui avait provoqué à l’époque la mort de près d’une centaine d’enfants et mis en sursis la vie de plusieurs centaines d’autres.
Bien que les hormones de croissance ne soient pas directement responsables de ce drame médical, cette tragédie a entaché la réputation du célèbre Institut Pasteur et de l’Association France Hypophyse.
Le premier était à l’époque chargé d’élaborer la poudre d’hypophyse utilisée dans le traitement des enfants de petite taille et la seconde s’assurait de la collecte d’hypophyses sur des personnes décédées.
Plus de trente ans après les premiers cas de décès en lien avec les hormones contaminées, les familles réclament toujours l’établissement de la responsabilité des spécialistes ayant manipulé et administré à l’époque les traitements contaminés. Cependant, il n’en a pas été ainsi au regard du verdict de relaxe prononcé en 2016 par la cour d’appel de Paris, qui n’a pas établi la responsabilité civile du Professeur Fernand Dray et de la pédiatre Élisabeth Mugnier, respectivement Directeur du laboratoire Uria, rattaché à l’Institut Pasteur et membre de l’Association France Hypophyse.
Les familles dont les enfants sont décédés ou ont été contaminés ne peuvent donc faire leurs deuils ni prétendre à quelque réparation financière que ce soit. Aujourd’hui encore, nombreux sont ces jeunes adultes qui vivent dans la crainte de se voir diagnostiquer un jour la maladie de Creutzfeldt-Jakob, dont l’incubation peut durer des décennies. La mort intervient en général 1 an et demi après les premiers symptômes.
Trafic d’hormones de croissance à Marseille
La ville de Marseille est bien connue pour son taux élevé de criminalité. Mais grande a été la surprise des Marseillais lorsqu’en 2015, une opération de police a permis de démanteler un vaste réseau de trafic d’hormone de croissance destinées aux adeptes de musculation.
Ainsi à en croire les informations livrées par la police, ce réseau, à la tête duquel se trouvent deux instigateurs de moins de 30 ans, avait pu voler un lot d’ordonnances médicales ainsi que le cachet d’un médecin. Avec leur butin, ces divorcés sociaux ont peu acquérir un lot de psychotropes vendus sur ordonnances, dont se sont servis certains culturistes pour accroître leur masse musculaire.
Au nombre des hormones concernées figuraient essentiellement la testostérone et certains médicaments de même type qui étaient obtenus par des allocataires de couvertures sociales détenteurs de fausses ordonnances médicales. Les produits ainsi acquis étaient revendus à des prix nettement plus faibles dans certaines salles de sport de la ville.
À l’époque des faits, le préjudice occasionné par cette bande organisée à la Sécurité social s’élevait à 368 000 euros. Il faut noter que les professionnels de la santé ainsi que les clients de ces substances de contrebande n’ont pas été inquiétés. Seuls les membres du réseau ont été poursuivis pour faux, usage de faux, détentions illégales, en bande organisée de substances psychotropes.